France 1960 N/B 89 mn

Scénario : Jean-Pierre Mocky, Raymond Queneau
Dialogues : Raymond Queneau

Avec : Juliette Mayniel, Jean Kosta, Francis Blanche, Christian Duvaleix, Véronique Nordey, Nadine Basile, Claude Mansard…

Jean-Pierre Mocky présente son film dans Cette fois je flingue (2006) :

« A la fin des Dragueurs, Aznavour épouse Nicole Berger. Je me suis pris au jeu. « Que deviendra ce couple après trois années de vie commune ? » J’ai eu l’idée de raconter l’histoire d’un couple qui jure de se dire la vérité le jour où le courant ne passe plus…
Cette histoire de désamour et de chambre à découcher excite Raymond Queneau. Il me conseille de mettre de la dérision dans la comédie psychologique. Résultat de sa collaboration : il me trousse des dialogues cocasses et saugrenus. Ce qui me décide à introduire des personnages farfelus en plans de coupe surprenants. Pour les interpréter, je fais appel à Francis Blanche et à des acteurs venus des Branquignols. J’inaugure ainsi un style « nouvelle vague » baroque…

Première production acrobatique. Le film est monté mais il est interdit aux moins de 18 ans et les exploitants de salles nous ferment leurs portes. « Où est passé le poilant des Branquignols ? Chez vous, on ne rigole pas. Votre farce est lugubre. » Ils exigent des coupes. Autant se couper les couilles…

Un couple a été soutenu par Jean Cocteau, Armand Salacrou, Félicien Marceau, Marcel Aymé, Françoise Sagan. Il a eu la couverture des Cahiers du cinéma. Deux petits cinémas l’ont projeté. Petite carrière, trente ans aux oubliettes. »

Quelques avis  :

« La publicité a tort de parler d’impertinence, alors que la qualité majeure de ce film est d’aborder de façon sérieuse un sujet grave. Survenant dans une production qui esquive le problème en se réfugiant dans l’hypocrisie ou un pseudo-érotisme plus subtilement hypocrite, Un couple surprend par son ton. C’est un film consacré à la vie de deux personnes qui s’aiment, se sont mariées et se voient tous les jours depuis trois ans. Une faille se produit dans leur entente sexuelle. Ils remettent alors en question leur fidélité conjugale… Je voudrais saluer comme il convient cette franchise sans complaisance. Franchise qui permet de dialoguer dignement des situations difficiles et de conclure sans compromission…
Un couple introduit dans le cinéma un débat très aigu, et fait penser.
François Weyergans, Cahiers du Cinéma janvier 1961

"Je tiens Un couple pour le film le plus neuf et le plus insolite qu’il m’ait été donné de voir depuis longtemps. Il rompt avec toutes les conventions du cinéma français."
Louis-René des Forêts

"Malgré l’hostilité de la Nouvelle Vague, qui ne le reconnaît pas comme l’un des siens, Jean-Pierre Mocky, via Raymond Queneau, scénariste, met les pieds dans le plat du cinéma bourgeois, en appelant un chat un chat. Le film fit scandale : quelle était cette nouvelle valeur, le sexe, sur laquelle il fallait désormais fonder la vie à deux ? Pas un grand film, mais un regard sur l’évolution des mœurs de la société française. »
Télérama

"Ce terrible portrait de la vulgarité choquera ceux qui croiront le film vulgaire et ceux qui y verront leur portrait. Une des grandes beautés de ce film est que la langue écrite (dite) et la langue visuelle y sont équivalents de style et du même poids (ce qui est rarissime)"
Jean Cocteau

« J’aime les films qui ne ressemblent pas aux autres, donc je suis un fan du Couple. »
François Truffaut