Projection au Lido à 20h le 8 février du film de Sergio Corbucci "Le Grand Silence"
Article mis en ligne le 6 janvier 2024

par Webmestre

Avec le soutien de Peuple et Culture Corrèze et du Lido

Présentation/Débat : Federico Rossin

Italie/France 1968 105 mn VOSTF

Avec : Jean-Louis Trintignant, Klaus Kinski, Frank Wolff, Luigi Pistilli, Vonetta McGee, Mario Brega...

Musique : Ennio Morricone

Synopsis : Utah 1888. Des chasseurs de prime, dirigés par Tigrero et avec l’aval des autorités, sont payés pour abattre des paysans devenus hors-la-loi pour survivre. Paulina, une jeune femme dont le mari a été tué, embauche Silenzio afin de l’aider à se venger.

Quelques avis :

« Film sauvage et hyper violent, d’une beauté à couper le souffle, Le Grand Silence ne donne pas dans la dentelle et constitue l’un des trois ou quatre chefs-d’œuvre du western italien avec Il était une fois dans l’Ouest et Le dernier face-à-face de Sergio Sollima. Corbucci, cinéaste anarchiste qui se servit du genre le plus populaire de l’époque pour tourner des fables sociales féroces, prend ici le contrepied du western caniculaire et signe l’un des films les plus audacieux et nihiliste du genre. Un classique » Jean-Baptiste Thoret

« Dans ce western italien sublimé par la musique d’Ennio Morricone, Sergio Corbucci éclate les conventions et repousse les limites de sa propre mise en scène : l’inoubliable face à face de deux monstres sacrés, une actrice afro-américaine en premier rôle féminin, des séquences minimalistes et un récit d’une noirceur implacable sur fond de paysages enneigés distinguent entre autres ce sommet du genre. » Cinémathèque québécoise

"Le chef-d’œuvre de Sergio Corbucci tord les codes du western spaghetti dans une critique à peine voilée du capitalisme et de l’impérialisme, …instillant à la cruauté une outrance baroque au service d’une critique politique cinglante et désenchantée. De fait, le Grand Silence (1968), septième western et chef-d’œuvre absolu du cinéaste, exacerbe cette propension à l’outrance jusqu’à la radicalité, pour atteindre des sommets de noirceur rarement égalés.
Epousant le rythme languide d’un chant funèbre où l’âpreté de l’hiver semble avoir enseveli toute trace d’humanité, le film, sur une sublime partition d’Ennio Morricone, teintée de dissonances cristallines, frappe d’abord par sa blancheur cotonneuse, ses étendues de neige à perte de vue, rompant avec les canicules arides propres au genre… Le pessimisme moral y confine au nihilisme le plus total. La violence, comme embaumée sous les rigueurs de glace, explose en pics vertigineux et les fusillades virent aux massacres de masse – critique sous-jacente du fascisme.
Enfin, dans un monde où le dialogue n’est plus possible, où la parole ne fait plus sens, le silence prévaut, d’où l’idée de génie d’un héros muet, Silenzio (campé par un Jean-Louis Trintignant à contre-emploi, au charisme impressionnant) " Libération