"Los Olvidados" Luis Bunuel 17 mars Lido 20h30 séance animée par Federico Rossin, historien du cinéma et Amélie Rouffanche, comédienne
Article mis en ligne le 27 février 2022

par Webmestre

Mexique 1950 Fiction 1h30 VO STF
Scénario : Luis Bunuel et Luis Alcoriza
Avec : Estela Inda, Miguel Inclan, Alfonso Mejia, Roberto Cobo, Alma Della Fuentes…

Prix de la meilleure réalisation et Prix de la Critique internationale Festival de Cannes 1951

Commentaire introductif du film :
« Les villes géantes de la civilisation moderne cachent, à l’ombre de leurs orgueilleux édifices, des foyers de misère où grandissent, comme ils le peuvent, des enfants mal nourris, privés d’hygiène, privés d’écoles, voués, par la force des choses, au crime…Mexico, grande ville moderne, n’échappe pas à la règle »

Un Avis :
Le film de Buñuel n’est pas dans le style tranquillisant des émissions télévisées qui soulagent le spectateur ou le téléspectateur en le déchargeant du poids de sa responsabilité. A la manière de son compatriote Picasso disséquant les éléments de la réalité pour les reconstituer sur la toile cubiste en un montage choc d’une expression brutale, Buñuel recompose, à partir du réel, une œuvre provocatrice explosive. Plus qu’une histoire linéaire « Los Olvidados » est une suite de séquences dont l’agencement exaspère la cruauté propre jusqu’au paroxysme d’horreur de la scène finale. Le réalisateur y incorpore les images de ses obsessions personnelles, de son bestiaire coutumier ; il y mêle les pratiques magiques et les superstitions de ces personnages. C’est le rêve éveillé d’un cauchemar réel, celui d’une société qui secrète le malheur. André Cornand "L’Avant Scène" juin 1973

« Los Olvidados/petites plantes errantes/des faubourgs de Mexico-City/
prématurément arrachées/au ventre de leur mère/au ventre de la terre/
et de la misère/Los Olvidados/enfants trop tôt adolescents/enfants oubliés/relégués/pas souhaités/Los Olvidados/la vie n’a pas eu le temps de les caresser/Alors ils en veulent à la vie/ et vivent avec elle à couteaux tirés.../enfants aimants et mal aimés/assassins adolescents/assassinés » (Jacques Prévert)