Souvenez-vous : le 26 janvier 2016, Mémoire à Vif présentait au Lido « Je suis Femen » d’Alain Margot, en présence d’Oxana Sachko, l’une des 3 fondatrices du Mouvement en Ukraine en 2007. Toute menue et timide, loin de l’image que l’on se faisait d’une Femen.
En France où elle s’était réfugiée en 2013, elle avait été brutalement et scandaleusement évincée du Mouvement par d’autres, avides de pouvoir et de gloire -cf le livre d’Olivier Goujon « Femen. Histoire d’une trahison ». Mais elle refusait d’en parler, même si on la sentait bouleversée par cette situation. Fidèle à la pureté du projet initial, mouvement féministe et athée, où la militante doit être anonyme, elle refusait toute compromission. Artiste-née, elle peignait, depuis son enfance, des icônes magnifiques, qu’elle avait choisi de détourner avec beaucoup d’humour depuis son engagement. En 2016, une exposition de ses œuvres subversives a été organisée à la Galerie Mansart à Paris. Un succès d’estime qui ne lui a, hélas, pas permis de s’imposer dans le milieu artistique parisien très fermé. Elle bascule alors dans la précarité et la solitude.
Le 23 juillet dernier, elle s’est pendue, laissant une lettre où elle dénonçait l’hypocrisie de la société et des hommes. Elle avait 31 ans.
D’elle, on garde le souvenir de sa fragilité, de sa modestie et ce sourire triste qui en disait long sur les épreuves subies, en France comme en Ukraine. Et restons fidèles à son message : « Le seul art véritable, c’est la Révolution"
Oxana avec la couronne de fleurs, symbole de féminité et d’indocilité, adopté par les Femen