Ces mots sont ceux de Simone de Bollardière qui vient de nous quitter lundi 7 décembre 2020. Elle a été de toutes les luttes. En rébellion contre tout ce qui est insupportable dans notre monde. Prenant bien des risques mais toujours d’une manière pacifique. D’abord, auprès de son mari, Jacques de Bollardière-disparu en 1986-, seul officier supérieur qui a osé dénoncer la torture en Algérie. Ensuite, elle a défendu les paysans du Larzac, participé à toutes les luttes anti-nucléaires, soutenu les objecteurs de conscience et Josette Audin dans son combat pour connaître la vérité sur la mort de son mari. Infatigable, elle intervenait dans les collèges et lycées pour transmettre les valeurs de justice, fraternité, résistance. Ses engagements ont été si multiples qu’il est difficile de tous les évoquer.
Présidente d’honneur de Mémoire à Vif, elle a été à nos côtés dès la naissance de notre association, à La Villedieu, le 6 octobre 2001 où, aux jeunes qui l’entouraient, elle confiait : « Il faut avoir un moral solide pour résister aux pressions, pour choisir ce que l’on veut faire et ne pas faire, et tout cela s’apprend ».
Nous l’avons retrouvée les 7 et 8 mai 2002 à Faux-la-Montagne pour l’hommage à Gaston Fanton
De sa lointaine Bretagne, elle est revenue régulièrement participer à nos actions, souvent en compagnie d’autres fidèles de Mémoire à Vif : André Gazut
ou Mehdi Lallaoui
Jusqu’à ce mois de novembre 2011 pour les 10 ans de Mémoire à Vif
où, à 89 ans, elle avait souhaité aller rendre hommage aux victimes d’Oradour, malgré le froid et la fatigue.
Elle a porté haut et fort les valeurs que nous partageons. Avec générosité, intelligence, courage. Saluons la mémoire de cette femme d’exception dont la disparition laissera à jamais dans nos cœurs un grand vide.