Prix Jean Vigo 2011
Un film écrit, produit, réalisé, interprété par Rabah Ameur-Zaïmeche
Avec : Abel Jafri, Christian Milia-Darmezin, Jacques Nolot, Jean-Luc Nancy, Sylvain Roume, Yann-Yvon Pennec
Durée : 1h37
- Synopsis : Nous sommes en 1755 et Louis Mandrin a été exécuté en place publique. Les compagnons du célèbre contrebandier poursuivent son action, dérobant aux fermiers généraux leurs biens qu’ils revendent sur des « marchés libres ». Ils écrivent aussi, en l’honneur de Mandrin, des chants qu’ils impriment et distribuent dans les campagnes.
- Notre idée, c’était d’être dans le présent. Une reconstitution historique, c’est perdu d’avance. On ne peut pas filmer le passé. On ne peut filmer que le présent.
Rabah Ameur-Zaïmeche Cahiers du Cinéma février 2012
- On a ici affaire à un film de rêverie, pas de reconstitution. A une esthétique de poète intrépide et utopique, pas à un académisme. Que le film ait été réalisé avec trois euros six sous n’en est pas la seule raison. Même si Rabah Ameur-Zaïmeche sait tirer parti de son budget limité en donnant du sens au peu qu’il montre. Et chez lui, pauvreté de moyens ne signifie pas laideur de l’image. La lumière, signée Irina Lubtchansky, comme les cadres, est superbe, que ce soit pour filmer le satiné d’une peau, des chevaux au galop ou des hommes réunis autour d’un feu la nuit.
En réalité, « Les chants de Mandrin » est un film qui réinvente une époque à partir d’un regard au présent. D’où ce jeu sur la langue des dialogues que les comédiens improvisent. Et un humour continu. Plus précisément, alors que des metteurs en scène font jouer Molière ou Corneille en habits contemporains, Rabah Ameur-Zaïmeche fait un film d’aujourd’hui enchanté par une vision du 18ème siècle. C’est là l’expression d’une extrême liberté...
Christophe Kantcheff Politis 26/01/12