L’Echo : pourquoi mettre l’accent sur le 7 mai 1956 ?
D.Restoin : Il y a cinquante ans, La Villedieu a connu une résistance passée inaperçue. Celle du soutien aux appelés qui refusaient de partir en Algérie. On a essayé de coller à la fois au 7 mai et au 8 mai, date anniversaire du massacre de Sétif.
L’Echo : La France est-elle guérie de son colonialisme ?
D.Restoin : Le problème de l’Algérie, point le plus sensible de l’Histoire coloniale fançaise, est encore bien présent. La preuve, c’est la tentative d’inclure dans les manuels scolaires le "rôle positif de la colonisation". Et puis, cet automne, avec la révolte des banlieues, c’est la preuve que l’on n’arrive pas à considérer les jeunes dits "de la deuxième ou troisième génération" comme des Français à part entière.
L’Echo : Le cinéma est-il un moyen de combler les trous de mémoire ?
D.Restoin : C’est un élément qui fait réagir les gens, mais ça ne reste qu’un moyen. On ne touche qu’une partie de la population. Il faudrait élargir le débat et toucher les jeunes générations. La guerre d’Algérie n’a pas la place qu’elle devrait avoir, même en Algérie. Elle reste en travers de la gorge, c’est un passé qui ne passe pas.