(In)Dépendances, du joug colonial à la dictature du marché

Du 4 au 13 octobre 2012

L’histoire des peuples colonisés est une histoire « encore sous les sables ». Comme le corps de Lumumba dissous dans l’acide sulfurique, on a cherché à effacer l’histoire des peuples colonisés. Trop longtemps, on leur a volé leur histoire. Comme leurs richesses. Vérité falsifiée. Mémoire bafouée. Qui parle aujourd’hui des mutilations infligées aux rebelles : mains coupées au Congo, lèvres cadenassées en Angola ? Qui se souvient des massacres perpétrés à Sétif, à Madagascar, au Cameroun ? Qui connaît la rébellion du camp de Thiaroye noyée dans le sang ? Qui cherche encore la vérité sur les disparitions inexpliquées et les assassinats de Lumumba, de Sankara ?

Mais le « brigandage colonial » dont parlait les Surréalistes lors de l’Exposition coloniale de 1931 est, hélas, toujours d’actualité. D’ailleurs, De Gaulle n’aurait-il pas dit : « Nous partons pour mieux rester » ? Les diktats du FMI et la Banque Mondiale, l’ingérence des multinationales dans la vie économique, politique, sociale des pays où elles se sont installées, les dictatures et les gouvernements corrompus mis en place avec la complicité des puissances occidentales font que l’exploitation éhontée du capitalisme colonial demeure.

Alors, après avoir été si longtemps exploités, humiliés, bâillonnés, déshumanisés, les ex-colonisés sont aujourd’hui endettés, discriminés, exclus, trahis. Sans oublier les peuples sahraoui, palestinien, kurde, tamoul… qui souffrent encore du colonialisme et de l’oppression. Sans oublier non plus ce racisme au quotidien instrumentalisé par des déclarations qui attisent les haines. Sans oublier enfin que les laissés-pour-compte de la croissance se retrouvent aussi bien au Nord qu’au Sud. Alors non seulement il est temps de décoloniser les colonisateurs mais de trouver des passerelles entre tous les sans-voix, les sans-droits, les sans-travail, les sans-papiers, les sans-domicile pour les luttes à venir.

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