Le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov a été condamné en août 2015 à une peine de 20 ans de colonie pénitentiaire, avec 70 autres Ukrainiens de Crimée, pour « organisation d’un groupe terroriste », au terme d’une parodie de procès dénoncée par Amnesty International. Après 145 jours de grève de la faim pour la libération des 70 prisonniers politiques dont il partage le combat, il a décidé de s’alimenter de nouveau, le 5 octobre dernier, parce qu’on l’a menacé de le nourrir de force.
Il a été ensuite expédié à 20 000km de Moscou, en wagon à bestiaux (44h de voyage derrière des grilles, sans fenêtres), jusqu’à la colonie pénitentiaire de Labytnangui. Il vient de recevoir le Prix Sakharov.
En France, de nombreux cinéastes (dont Christophe Ruggia, coprésident de la Société des Réalisateurs de films), écrivains, comédiens, politiques (dont Christine Taubira) se sont mobilisés : grèves de la faim tournantes, présence quotidienne devant l’ambassade de Russie, organisation de projections/débats…La mobilisation a pris une ampleur internationale mais n’a guère jusqu’alors touché le grand public.