– DES LAPINS DANS LA TETE
de Paul CARPITA
France 1964 16mn
Avec Jean-Pierre Daniel, Florent Munoz, Pierre Mouyon
Un enfant, toujours dans la lune, s’invente un ami dessiné sur une feuille pour s’échapper car personne ne veut le comprendre
Mon but est de défendre les droits des êtres humains à être eux-mêmes. Est-ce que dans notre société marchande il y a de la place pour un poète ? Etre différent des autres ? Le petit dit à son dessin : « On ira dans un pays où il ne faut pas se mettre en rang. » Voilà, le fond de mon film c’est ça.
Paul Carpita, entretiens avec Pascal Tessaud
Un cinéma sauvage, rapide, furtif, improvisé, « immaîtrisé », mais dont la liberté de ton, de jeu et d’écriture ne cesse de se porter en amont vers Renoir et, en aval, vers la Nouvelle Vague.
Jean-Louis Comolli
– UN AUTRE FUTUR
2ème partie : Sous le signe libertaire
de Richard PROST
France 1989 50mn
Il fut un temps durant lequel le prolétariat espagnol a pris en main la production et la distribution, durant lequel le capitalisme a disparu, de fait. C’est sur ce rappel de Federica Montseny que commence le premier des quatre films de Richard Prost... Ce qui s’est passé en Espagne, entre 1936 et 1939, est en effet exemplaire et la preuve manifeste que le prolétariat peut changer le monde et peut initier un autre futur.
Les Anarchistes constituent la première et la seule véritable force révolutionnaire en Espagne lorsqu’éclate la guerre civile. Barcelone, dès juillet 36, pavoise aux couleurs de l’anarchie : tout est rouge et noir sur les bâtiments publics, les murs, les voitures. Travailleurs et syndicats s’emparent des entreprises dont ils assument toutes les responsabilités. Les magasins sont collectivisés et les rapports de hiérarchie supprimés. Un peu partout, dans les campagnes, des collectivités libertaires se créent. Les clôtures sont détruites, les registres du cadastre brûlés. L’industrie du cinéma est collectivisée.
Ce sont des extraits de quelques-uns des films produits par la CNT que Richard Prost utilise dans Un autre futur . Œuvres de fiction, actualités, films de propagande : tous ces documents sont pour la plupart inédits, ce qui fait la grande richesse de ce film construit aussi à partir de témoignages de vieux libertaires.
En Espagne, il y a plus de 70 ans, a eu lieu la mieux préparée, la plus aboutie, la plus profonde, la plus passionnante des aventures humaines : La Révolution Sociale Espagnole de 1936... Ce que voulaient nous dire les révolutionnaires d’alors, c’est qu’il faut que nous prenions notre destin en main. Alors, prenons-le !!!
Richard Prost
– LES DIGGERS DE SAN FRANCISCO
De Céline DERANSART, Alice GAILLARD, Jean-Pierre ZIREN
France 1998 80mn
Les Diggers sont un petit groupe de jeunes qui, en 1966, cherchent à radicaliser le mouvement hippie.
Leur mot d’ordre : Everything is free, do your own thing
Leur référence : Les paysans anglais qui, au 17ème siècle, s’étaient approprié les terres seigneuriales pour les cultiver en commun.
En parallèle de leurs actions subversives, ils distribuent des repas, ouvrent des magasins gratuits, l’essentiel étant de trouver une alternative à l’argent pour mettre en place une société du partage. Il s’agit aussi d’ insufler l’idéologie du free car être libre veut dire être responsable de soi-même et si vous changez le social, vous changez le politique.
Nous étions une semence , disent aujourd’hui d’anciens Diggers qui ont créé Planet Drum , une bio-région, zone libre axée sur les problèmes écologiques. Le mouvement Food not Bombs qui, aujourd’hui, continue à distribuer des repas gratuits, ou le No Penny Opera prouve qu’il est toujours possible de rester fidèle à l’esprit Digger et à leur slogan : Vivons nos rêves .