Film écrit, produit et réalisé par Rabah Ameur-Zaïmeche
France 2022 Sortie cinéma le 06/09/2023 1h52
Avec : Régis Laroche, Philippe Petit, Marie Loustalot, Kenji Meunier…
Synopsis :
Un quartier populaire, celui des Bois du Temple. Un vieux militaire à la retraite dont la mère vient de mourir. Un gang de la cité qui prépare un hold-up peu ordinaire. Un richissime prince arabe…
"Le Gang des bois du Temple se révèle comme un chant du cygne dédié à la révolte des opprimés, à la noblesse du cœur et à la beauté du monde…"
Rabah Ameur-Zaïmeche
Le point de vue de Mémoire à Vif :
Quand on entre dans un film de Rabah Ameur-Zaïmeche, on ne sait jamais ce que l’on va découvrir, allant de surprise en surprise, de fulgurance en fulgurance. Avec cette manière poétique de subvertir les genres, de jouer à nous perdre là où on croyait être en terrain connu, brouillant les frontières entre réalité et fiction. Ici, ce pourrait être un polar comme l’annonce le titre. Ou un film de banlieue. Ou même un western. Avec, à chaque fois, un pas de côté, un regard décalé. Dès la séquence d’ouverture sur un enterrement, avec cette chanson à la beauté sauvage que chante Annkrist. Il faut se laisser emporter dans cette histoire d’amitié et de solidarité qui dynamite la réalité, celle qu’on veut nous imposer. Les brigands ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Et de la poésie naît une pensée rebelle dont la portée politique va bien au-delà de tous les discours.
Entretien avec Rabah Ameur-Zaïmeche (dossier de presse. Extraits)
Ce sont plus de 20 ans qui se sont écoulés depuis votre premier film, Wesh Wesh, en quoi était-il important de revenir, aujourd’hui, sur les quartiers populaires ?
Parce que dans les quartiers populaires, il y a encore plein de cinéma ! C’est là qu’une grande partie du prolétariat réside, peuplé des minorités du monde entier. Certes, il n’est plus le même qu’autrefois, quand il était structuré autour d’associations, de partis et de syndicats, et se trouve plus fragmenté, plus isolé, à présent qu’il est privé d’outils politiques essentiels et divisé par des idéologies réactionnaires et nauséabondes. Cependant, contrairement aux oligarchies avides de pouvoir et d’argent qui nous terrifient en fomentant des guerres, des famines et les pires atrocités, ce prolétariat rêve toujours d’une vie paisible et fraternelle. Les gens ont une vie simple, des aspirations simples…Ils vivent et ils meurent ensemble, comme les membres du gang des Bois du Temple…
Comment s’est déroulé le processus de réalisation pendant le tournage ?
La mise en scène est pour nous comme un travail d’observation, davantage que la construction d’un discours. Lors d’un tournage, notre méthode est de toujours donner la primauté à ce qui arrive dans le film, avec un caractère totalement imprévisible, et comme pour mieux partager l’expérience de ce qui se passe au présent…C’est cette idée de transporter le film dans un ailleurs inattendu, le temps d’une respiration, d’une fiction qui plonge dans le document brut. Ainsi le récit est abordé de façon sensitive et émotionnelle
« Le gang des bois du temple est un hommage au film noir et aux quartiers populaires. »